Un pas après l’autre
C’est au « Village des Pruniers », fondée par le moine bouddhiste zen Thich Nhat Hanh en France, que je suis entrée pour la première fois en contact avec cette pratique de«méditer en marchant ».
Tout comme l’assise méditative éduque l’esprit à s’asseoir » au cœur de l’existence, la marche méditative éduque l’esprit à aller vers les autres et vers le monde d’un pas serein, reconnaissant, présent et bienveillant.
C’est comme ça que le monde peut changer. Tu peux réaliser la marche méditative chez toi ou dans la nature (l’avantage est de marche pieds nus) ; tu peux aussi faire l’expérience d’appliquer ces exercices de marche méditative là ou tu te trouves, au bureau et dans la rue, sur les trottoirs agités de nos villes, à la plage.
Debout, droit mais sans raideur, inspire et expire deux fois naturellement. Prends conscience de ta présence.
Avance d’un demi-pas au rythme naturel de ta respiration. Sans rien désirer, sans rien attendre.
Marche sans entrave, marche avec l’espace qui t’entoure, avec ton corps, avec le monde tout entier.
Les pieds sont bien à plat sur le sol ; la jambe arrière est légèrement fléchie et la jambe avant est droite.
Laisse tout le poids du corps prendre appui sur le grand orteil du pied avant.
Inspire profondément. Et en inspirant prends simplement conscience de tout ce qui t’habite intérieurement, ainsi que de tout ce qui t’entoure au plus loin de l’espace que ta conscience peut recouvrir.
Laisse tout cela marcher avec toi.
Expire en changeant de demi-pas, et inspire lorsque tu es en station stable. Prends conscience de la sensation de pieds sur le sol, de l’équilibre, de tout ce qui, intérieurement et extérieurement, par sa présence, marche avec toi.
Nous allons vivre de la même façon dont nous marchons, et tout ce que nous rencontrons, nous le rencontrons comme nous marchons comme nous respirons. Un don qui engendre spontanément la gratitude, le pouvoir d’apaiser notre vie.
Aller et venir, vite ou lentement, présent ou absent, avec ou sans but, dans la joie ou dans les larmes, seul ou en compagnie, tout cela n’est autre que moi allant et venant.
Texte tiré du livre « Boire la lune et chevaucher les nuages » de Federico Dainin Joko Sensei
